mercredi 11 mars 2020

(Lectures) Petit Mao, Jacques Baudoin

Publié en 2010
Editions JC Lattès








Nous naissons dans la douleur, nous mourons dans la douleur et, entre temps, qu'avons-nous fait ?

"He Zizhen me mit au monde en novembre 1932. Année du Singe. Les astrologues prétendaient jadis que les hommes-singes sont d'aimables vivants, insouciants et agiles. Tout le contraire de moi. Je suis né à Tingzhou, dans l'ouest du Fujian, petite ville presque tropicale au bord d'un fleuve boueux. Le parti communiste y avait relégué mon père Mao pour des motifs que je parvins à élucider plus tard. En me découvrant, eut-il ce sourire que l'on voit sur ses portraits qui ont envahi nos villes jusqu'à l'écœurement ? J'en doute. On m'appela Mao Xiao, Petit Mao." Fondé sur une connaissance approfondie de l'histoire chinoise, servi par une écriture inspirée, Petit Mao réussit à faire entendre la voix d'un enfant puis d'un homme confronté au mystère de son identité et à l'absurdité de la vie. 

⭐⭐⭐⭐⭐

C'est extrêmement confiante que je décidais de lire ce roman, chaudement recommandé par une amie. Et je vous assure que ce livre à comblé mes espérances. 

Tout d'abord l'histoire. 
Nous suivons les pas de Mao Xiao, fils biologique de Mao Zedong, qui fut adopté à l'âge de deux ans par Wang Yi. Tout au long du roman, nous accompagnons Petit Mao dans sa recherche : celle de ses parents et surtout, celle de lui-même. Car le jeune homme n'aura de cesse de vouloir trouver celui qu'il est réellement, et non pas celui qu'il croit être. 
Car oui, Petit Mao est obnubilé par son père, Mao Zedong, qui est un homme terrible, méchant et sans aucune attention (comme nous le découvrirons dans ces pages). A travers l'histoire de Mao Xiao, c'est l'histoire de la Chine des années 30/70 que nous conte l'auteur. 
Nous y découvrons la bataille sanglante entre les nationalistes et les communistes, qui s'allieront un temps, face aux Japonais. 
Nous y vivrons la fondation de la République populaire de Chine, dont il sera le président (le dictateur, oui !). 

Ensuite, les personnages. 
J'ai vraiment beaucoup aimé le jeune Mao Xiao, qui malgré ce qui se passe dans son pays, malgré les échecs qu'il rencontrera, à toujours su garder courage. Il est quelqu'un de passionné, comme son père adoptif, mais c'est aussi un intellectuel ouvert. 
Avec lui, c'est la Chine que je parcourais, c'est une autre culture, un autre peuple que je découvrais. 
Wang Yi, le père adoptif aimant du Petit Mao, est en quelques sortes le père idéal : attentionné, respectueux, courageux, prêt à tous les sacrifices pour ce fils qui n'est pas de son sang, mais qu'il aime par-dessus tout. Il se fera aussi professeur, afin de faire connaitre et respecter à son petit Mao Xiao, des valeurs... 

Enfin, la plume de l'auteur. 
Je ne connaissais pas du tout Jacques Baudouin, mais c'est une très belle découverte. 
Certes son écriture est dense mais elle est aussi immensément poétique, cristalline. 
La plume de l'auteur était une vrai mélodie à mon oreille. Son écriture m'a entraîné dans le récit, auprès de Petit Mao, elle m'a charmé. 
C'est un magnifique livre, qui malgré ses 250 pages (un petit roman) est très puissant et marquant. Oui ce livre m'a accompagné et m'accompagnera encore longtemps, tant par le récit que par le style de Jacques Baudouin. Vous l'aurez donc compris, c'est pour moi un coup de cœur... 
Un roman exceptionnel, vivant, éblouissant.


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