vendredi 3 avril 2020

(Lectures) Les loyautés, Delphine de Vigan

Publié en 2018
Editions JC Lattès





Les coups je les ai reçus et le secret je l’ai gardé jusqu’au bout. 

Les destins croisés de quatre personnages : Théo, enfant de parents divorcés ; Mathis, son ami, qu'il entraîne sur des terrains dangereux ; Hélène, professeur de collège à l'enfance violentée, qui s'inquiète pour Théo ; Cécile, la mère de Mathis, qui voit son équilibre familial vaciller. Une exploration des loyautés qui les unissent ou les enchaînent les uns aux autres. 

⭐⭐⭐⭐⭐

Une nouvelle nuit d'insomnie et allez savoir pourquoi, j'ai eu une brusque envie de lire ce roman. Le dernier Delphine de Vigan, mon second de l'auteur (j'avais beaucoup aimé No et moi). Je l'avais dans ma Pile à lire depuis quelques temps, je ne savais même pas de quoi il parlait ce bouquin, mais il m'appelait. Je l'ai ouvert donc et une heure et demi plus tard, je le refermais, achevé. Quelle claque que ce récit ! 

On y suit plusieurs personnages : des enfants (Théo et Mathis, deux amis, deux ados en souffrance chacun à leur manière) et des adultes (Cécile la mère de Mathis et Hélène la prof des deux enfants, qui s'inquiète fortement pour Théo, mais aussi quand même les parents de Théo). 
Je me suis énormément attaché à Théo, que j'ai tout de suite voulu protéger (est-ce mon rôle de maman qui m'a fait agir ainsi à son égard ? ). Cet enfant en grande souffrance, qui ne trouve de l'écoute et de l'aide nulle part et qui doit, malgré ses 12 ans porter des choses qui sont beaucoup trop lourdes. 
Et comme j'ai aimé Hélène, comme j'aimerai que tous les professeurs soit comme elle, attentive et bienveillante envers ses élèves, même si cela l'entraîne à parfois dépassé les limites que lui autorise ses supérieurs. 

Plusieurs heures déjà que j'ai terminé cette lecture et je suis toujours sous le choc de la puissance de ce roman, je suis encore hors d'haleine, hanté par cette histoire et ses personnages. 
Je n'arrête pas de réfléchir à la brièveté de la vie et au fait que nos blessures, nos souffrances, agissent malgré nous sur notre vie et celles des autres, celles de notre entourage, leur imposant des choses lourdes à porter, qui ne sont même pas à eux. 
Et puis, je réfléchi aussi au fait que l'on ne se regarde plus vraiment, nous les êtres humains trop englués dans nos soucis pour faire attention à la détresse d'autrui. 
Je réfléchi également à la fragilité des ados, au fait que leur silence entraîne parfois le pire. Un aller sans retour. 
Delphine de Vigan, de sa plume magnifique et puissante, nous livre ici un roman poignant et brutal, un récit qui torture mais qui pousse à ouvrir nos yeux et à regarder au-delà de notre nombril. Je vous conseille ce court récit qui est un coup de cœur !


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