dimanche 12 avril 2020

(Lectures) L'histoire hors du commun d'une personne ordinaire, Alain Diblan

Publié en 2012
Editions Mon petit éditeur








Pour fuir en 1871 la répression après la chute de la Commune de Paris, où elle s'était illustrée aux côtés de Louise Michel, Marguerite se retrouve à Londres comme cuisinière. Un geste regrettable la conduit à fuir à nouveau. Recherchée, elle sera arrêtée et condamnée. Au-delà de l'histoire du destin de cette femme, on découvre la collaboration des polices anglaise et française, les problèmes diplomatiques liés aux formalités d'extradition, la conduite du procès en Angleterre et par-dessus tout le rôle de la presse dans une affaire qui passionna les foules... Toute une époque, déjà loin de nous, mais cependant encore tellement actuelle. 

⭐⭐⭐⭐⭐

Alain Diblan nous offre, avec ce livre, un ouvrage d'une grande richesse et très bien écrit. Je ne vais pas y aller par quatre chemin : ce livre est un coup de cœur ! 
Ce livre rassemble plusieurs genres littéraires : l'essai historique, la biographie romancée mais aussi un passionnant polar. Vous vous imaginez donc bien que ce livre est complet et plus que captivant. 

A travers ce livre, l'auteur nous invite à découvrir la personne de Marguerite Diblanc (ou Dixblanc), une jeune femme belge qui a eu un destin hors du commun. Alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, sa famille et elle quitte la Belgique, la vie étant devenu trop difficile. Ses parents et ses frères et sœurs s'arrête à Verdun, alors qu'elle continue vers la capitale. Là, entourée de compatriotes, elle subit la défaite de 1870, contre la Prusse, puis la révolution menant à la création de la Commune de Paris, puis la répression. Cette dernière l'obligera à fuir en Angleterre où finalement elle serait engagée en tant que cuisinière par Madame Riel. Cette française tyrannique avec ses employés et au caractère sanguin, est la maîtresse de Lord Lucan. La fille de celle-ci, Julie, est actrice. Le caractère emporté de Marguerite et sa soif de liberté ne supporteront pas longtemps les remontrances et insultes de Madame Riel, sa patronne. Un dimanche, l'impensable se produira : Marguerite tuera sa patronne avant de prendre la fuite pour la France, avec pour projet de partir en Amérique et reconstruire sa vie. Mais très vite soupçonnée de ce meurtre, Marguerite recherchée par la police française et Scotland Yard finira par être arrêtée... 

Ce livre est vraiment passionnant, tant pour le côté historique (guerre contre la Prusse, Commune de Paris, répression, relations/traité d'extradition entre la France et l'Angleterre mais aussi l'Angleterre et la Belgique, le déroulement d'une enquête et d'un procès à l'époque...) que pour le côté polar et biographie. 
Marguerite Diblanc est une personne ordinaire (comme le titre nous le dit). Je veux dire par-là qu'elle ressemble à beaucoup de gens de l'époque. Certes elle s'engage très tôt pour défendre ses croyances, n'hésitant pas à monter sur le barricade, mais tout au long de ma lecture je me suis dit "ça aurait pu être moi !". Elle a tué, sous le coup de l'émotion, de la colère, à la suite de semaines d'insultes, d'humiliation... 
Bien sûr que ça ne pardonne pas son geste, mais doit-on la haïr pour ce qu'elle a fait et ignoré tout cela ? Je vous avouerais une chose, je me suis vraiment attachée à Marguerite, qui n'est pas une mauvaise fille. Son destin m'est devenu précieux. 
J'ai vécu le procès difficilement car ne parlant que très peu et très mal, voir pas du tout l'anglais, les débats, les accusations n'étaient que peu compréhensible par notre héroïne. 

A travers l'histoire de Marguerite, Alain Diblan dresse le portrait d'une époque, d'une société en construction... 
L'enquête policière, le procès, la condamnation ; tout les détails, toutes les erreurs, toutes les bizarreries nous sont dévoilées. Ce livre, bien que se lisant comme un roman, est un magnifique et palpitant document sur une société, sur les relations internationales entre plusieurs pays... 
Cet ouvrage passionnera tous ceux qui aiment l'histoire, les polars, le biographie. C'est bien écrit, bien documenté et, je tiens à souligner l'énorme travail de recherche de l'auteur.


vendredi 3 avril 2020

(Lectures) Les loyautés, Delphine de Vigan

Publié en 2018
Editions JC Lattès





Les coups je les ai reçus et le secret je l’ai gardé jusqu’au bout. 

Les destins croisés de quatre personnages : Théo, enfant de parents divorcés ; Mathis, son ami, qu'il entraîne sur des terrains dangereux ; Hélène, professeur de collège à l'enfance violentée, qui s'inquiète pour Théo ; Cécile, la mère de Mathis, qui voit son équilibre familial vaciller. Une exploration des loyautés qui les unissent ou les enchaînent les uns aux autres. 

⭐⭐⭐⭐⭐

Une nouvelle nuit d'insomnie et allez savoir pourquoi, j'ai eu une brusque envie de lire ce roman. Le dernier Delphine de Vigan, mon second de l'auteur (j'avais beaucoup aimé No et moi). Je l'avais dans ma Pile à lire depuis quelques temps, je ne savais même pas de quoi il parlait ce bouquin, mais il m'appelait. Je l'ai ouvert donc et une heure et demi plus tard, je le refermais, achevé. Quelle claque que ce récit ! 

On y suit plusieurs personnages : des enfants (Théo et Mathis, deux amis, deux ados en souffrance chacun à leur manière) et des adultes (Cécile la mère de Mathis et Hélène la prof des deux enfants, qui s'inquiète fortement pour Théo, mais aussi quand même les parents de Théo). 
Je me suis énormément attaché à Théo, que j'ai tout de suite voulu protéger (est-ce mon rôle de maman qui m'a fait agir ainsi à son égard ? ). Cet enfant en grande souffrance, qui ne trouve de l'écoute et de l'aide nulle part et qui doit, malgré ses 12 ans porter des choses qui sont beaucoup trop lourdes. 
Et comme j'ai aimé Hélène, comme j'aimerai que tous les professeurs soit comme elle, attentive et bienveillante envers ses élèves, même si cela l'entraîne à parfois dépassé les limites que lui autorise ses supérieurs. 

Plusieurs heures déjà que j'ai terminé cette lecture et je suis toujours sous le choc de la puissance de ce roman, je suis encore hors d'haleine, hanté par cette histoire et ses personnages. 
Je n'arrête pas de réfléchir à la brièveté de la vie et au fait que nos blessures, nos souffrances, agissent malgré nous sur notre vie et celles des autres, celles de notre entourage, leur imposant des choses lourdes à porter, qui ne sont même pas à eux. 
Et puis, je réfléchi aussi au fait que l'on ne se regarde plus vraiment, nous les êtres humains trop englués dans nos soucis pour faire attention à la détresse d'autrui. 
Je réfléchi également à la fragilité des ados, au fait que leur silence entraîne parfois le pire. Un aller sans retour. 
Delphine de Vigan, de sa plume magnifique et puissante, nous livre ici un roman poignant et brutal, un récit qui torture mais qui pousse à ouvrir nos yeux et à regarder au-delà de notre nombril. Je vous conseille ce court récit qui est un coup de cœur !


mardi 31 mars 2020

(Lectures) Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay

Publié en 2010
Editions Le livre de poche






Non. Vous verrez. Rien a changé. Personne ne se souvient. Et pourquoi serait-ce le cas ? Ce sont les jours les plus sombre de notre histoire. 


Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l’avis des siens, Julia décide d’enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu’elle a de plus cher. Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel’ d’Hiv’. La police française fait irruption dans un appartement du Marais. Le petit Michel, paniqué, se cache dans un placard, et sa grande sœur Sarah, dix ans, l’enferme et emporte la clef en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêtée et emmenée avec ses parents... 

⭐⭐⭐⭐⭐

Depuis mes années collège et mes cours d'histoire sur la seconde guerre mondiale (cours passionnant mais qui m'ont vraiment bouleversé), j'essaye à travers des lectures, des documentaires, des films de comprendre l'incompréhensible. Sur la rafle du Vel d'Hiv, je n'ai rien lu, ni vu (il faut dire, que l'on en parle peu ; les français ont sans aucun doute honte de leur rôle, dans cette rafle). C'est donc naturellement que j'ai ressentie le besoin de lire ce roman de Tatiana de Rosnay. 

Dans ce roman, deux temporalité. 
Tout d'abord, de nos jours. Julia Jarmond est une journaliste de quarante-cinq ans. Elle est américaine et vit à Paris depuis vingt-cinq ans. Elle a une fille, Zoé de onze ans. Au moment où commence le roman, son patron demande à Julia de faire un article sur la rafle du Vélodrome d'Hiver, puisque bientôt auront lieu les commémorations pour le 60ème anniversaire. 
Elle ne connaissais rien sur cette rafle et, au fil de son enquête elle va en apprendre énormément, elle va apprendre des choses qui vont la bouleverser, la terroriser. 
Et la deuxième, pendant la seconde guerre mondiale.16 juillet 1942, au petit matin, Sarah est réveillée par la police française, qui vient l'arrêter avec sa famille. Elle cache son petit frère Michel dans le placard dissimulé dans l'appartement. Elle l'enferme à clef, lui promettant de revenir bientôt le libérer. Sarah et sa mère sont emmenées et, son père qui se cachait à la cave (par peur des rafles) les rejoints dans la cours. Tous trois rejoignent des milliers d'autres personnes juives (hommes, femmes et enfants) au Vélodrome d'Hiver, où ils seront retenue dans des conditions horribles et inhumaine plusieurs jours, avant de rejoindre les camps du Loiret (Beaune-la-Rolande et Pithiviers), avant d'être parqués dans un convoi direction Auschwitz. 

Ce roman, très bien écrit, m'a vraiment bouleversé. Et, le rôle qu'a joué la police française et le gouvernement de Vichy dans cette rafle m'a tout simplement écœuré. Il faut savoir qu'en juillet 1942, cette rafle avait été prévu et organisé depuis de nombreuses semaines par le gouvernement français. Les nazis avaient ordonné l'arrestation et la déportation de juifs, mais les français ont pris la liberté d'arrêté des enfants. Or, les nazis n'en était pas encore là : comment expliquer l'arrestation des enfants ? Jusqu'à présent, les nazis justifiaient l'arrestation d'hommes et femmes juives par le fait qu'ils étaient envoyés dans des camps de travail. Mais comment faire croire qu'on envoyais des enfants de 2 ans, 3 ans et plus dans ces camps ? 

Je n'ai (heureusement) pas connu cette époque et, je reste outrée et franchement écœuré de tous ce qui s'est passé. Ce roman est très fort en émotion ; je n'ai pas pu retenir mes larmes, à de nombreux moments. Je me suis laissé envahir par la colère, la tristesse, l'impuissance, le dégoût et le désespoir.
Ce livre m'a bouleversé, m'a blessé au plus profond de mon être. C'est un livre fort, parfois insoutenable. Mais, Tatiana de Rosnay, par son écriture magnifique en à fait un livre très beau, fort et essentiel. 
Je ne peux que vous demandez de lire cet ouvrage, si ce n'est déjà fait, car il fait partie de ces témoignages essentiel, important. Cette lecture fait partie du devoir de mémoire. Souvenons-nous pour ne pas commettre les mêmes erreurs, les mêmes atrocités.


mercredi 25 mars 2020

(Lectures) Meurtre en Mésopotamie, Agatha Christie

Publié en 1993
Editions Le Masque






J'ai ainsi appris maints détails sur la victime...et la victime possède souvent la clef du mystère.

En arrivant sur le chantier de fouilles de Tell Yarimjah, Miss Amy Leatheran ouvre de grands yeux. Quoi de plus dépaysant pour une jeune infirmière que ce pays exotique, cette équipe d'archéologues installée loin de tout ? Et quelle mission singulière que d'avoir à veiller sur la belle Mrs Leidner, en proie à des hallucinations et des terreurs diverses... Miss Leatheran va tâcher de s'acquitter au mieux de ses fonctions. Mais, de masques terrifiants paraissant à la fenêtre en menaçantes lettres anonymes, les angoisses de Mrs Liedner vont finir par l'étreindre à son tour. Et lorsque cette dernière sera assassinée, Amy aura le rare privilège d'assister de près à une enquête de l'illustre Hercule Poirot... 

⭐⭐⭐⭐⭐

Dans ma vie de lectrice, il y a des auteurs auprès desquels j'aime revenir régulièrement, entre deux autres lectures. C'est le cas de ma chère Agatha Christie, qui a fait naître en moi mon amour pour l'Angleterre, il y a de cela bien des années. 
Une fois n'est pas coutume, c'est vers son héros belge, un de mes personnages littéraires fétiches, que j'aime d'amour, que je me suis tournée. 

Je ne reviendrai pas sur l'intrigue tout d'abord parce que la quatrième de couverture résume parfaitement celle-ci mais également par peur de trop en dire, et de vous gâcher le plaisir de lecture. Dès l'ouverture du roman, j'ai retrouvé avec délice la plume de la reine du crime. 
Lire Agatha Christie est pour moi comme plonger dans un lit au milieu de couverture et coussin bien douillet, au chaud, une thé brûlant dans une main, le roman dans l'autre, un air de musique classique en fond sonore... un avant goût de paradis ! 

A l'ouverture du roman, et pendant un tiers et l'ouvrage notre ami Hercule Poirot n'est pas de la partie. Notre narratrice Mrs Leatheran nous campe l'histoire et nous décrit, à merveille, tous les personnages parsemant ce récit. 
Une fois que le crime à eu lieu, Hercule entre en scène ; il a été interpellé par le docteur Reilly alors qu'il s'en revenait de Syrie et qu'il devait retourner en Angleterre. Les petites cellules grises de notre cher détective étaient indispensable pour élucider ce crime bien mystérieux. 
Comme toujours, Agatha m'a mener en bateau. Elle me faisait soupçonner certains personnages que je trouvais quelque peu mystérieux ou exécrables ; elle m'en faisait aimer d'autres, les croyants au dessus de tout soupçons... et puis, en quelques secondes, un revirement de situation, un geste, une paroles me faisait revoir mon jugement. J'avais beau noté les indices ou des faits qui me semblait important, sur un note papier à mes côtés, je me suis totalement fait avoir quand, en fin d'ouvrage, Hercule révèle le fin mot de l'histoire et le coupable de ce meurtre odieux ! 

Tout le talent d'Agatha Christie est là : une plume incisive et fluide, un rythme particulièrement soutenue, des personnages au caractère bien trempé et inoubliable, des situations cocasses et du suspens à n'en plus finir. Sans oublier ici l'aspect aventure puisque nous sommes en Irak sur le site de fouilles archéologiques (ce qui a rajouté à mon plaisir de lecture, étant passionnée par l'histoire et l'archéologie). Je ne peux donc que vous conseillez, une fois de plus, les ouvrages d'Agatha et particulièrement celui-ci.

dimanche 22 mars 2020

(Vie de lectrice) 11 questions - réponses pour me connaitre



Avec le confinement, je me suis dit qu'il serait sympathique de vous en dire un peu plus sur moi et sur ma vie de lectrice, en répondant à 11 questions.
J'ai trouvé ce tag-questionnaire sur le blog de Romanza, sur lequel je pioche de nombreuses idées lectures (psst, allez-y faire un tour, vous allez adorer !).

Aller c'est parti...

Quel est ton premier souvenir de lecture ?
Mon premier vrai souvenir de lecture, c'est quand je suis entrée en classe de CP et que mon institutrice m'a fait découvrir les mots, les livres. Je me souviens encore de la petite fille blonde, s'appelant Béatrice et qui était l'héroïne de mon livre de lecture. Je me souviens de l'envie de lire plus, chaque soir, que ce que l'institutrice nous avait demandé et, comme mes parents étaient anti-livre (ça existe de telles personnes ????) je lisais le soir en cachette, sous ma couette, avec ma petite lumière de poche. 

Si tu étais un auteur, quel livre aurais-tu aimé écrire ?
Question très difficile, mais il y a un livre lu adolescente et qui m'a profondément touché tant par le sujet, par la manière dont l'auteur a décidé de nous l'a raconter, que pour la plume si particulière. Il s'agit de L'écume des jours de Boris Vian. Je n'ai jamais lu un autre ouvrage de l'auteur depuis, mais j'ai une furieuse envie de relire L'écume des jours..? 

Quel livre offriras-tu à quelqu’un qui n’aime pas trop lire et que tu as vraiment aimé?
Voyage au centre de la terre de Jules Verne. C'est un livre court, facile d'accès et surtout passionnant de part l'aventure que nous propose l'auteur. En plus, il n'y a pas trop de description. Je l'avais lu adolescente et ce roman m'avait fait passé un dimanche plein d'aventure.    

As-tu assez de place pour ranger tous tes livres chez toi? 
Pour le moment, malheureusement non, mais je compte faire l'acquisition dès que possible de deux bibliothèques supplémentaires. J'achète beaucoup de livres d'occasion et les classiques neufs ne valent pas trop chers, du coup je me fais souvent plaisir. D'autant plus que ma fille de trois ans aime les livres aussi et commence à avoir une belle collection ! 

Vas-tu emprunter des livres à la médiathèque? 
Oui, avec ma fille nous allons très régulièrement à la bibliothèque pour emprunter chacune quelques livres. Nous avons de la chance d'avoir un beau réseau de bibliothèque dans notre ville donc pourquoi ce priver ?  

Qu’est ce qui t’a donné envie de créer un blog autour de tes lectures? 
Depuis des années, je tiens des journaux littéraires dans lesquels, je note, en cours de lecture et après, mes impressions, mes avis, des citations, des petites choses que j'associe à la lecture que je viens de faire. Et tout naturellement en suivant certaines blogueuses, j'ai eu envie d'avoir mon petit coin afin de pouvoir échanger avec les autres et garder une trace "différente" de mes lectures. 

Comment choisis-tu tes lectures? 
Je lis beaucoup de classiques et de romans historiques. Si souvent, je choisi mes lectures en flânant en librairie (occasion ou indépendante), j'aime aussi me laisser tenter par un livre dont un parlé une des blogueuses ou instagrameuses que je suis... sinon, j'aime, quand je flâne en librairie me laisser convaincre par mon libraire ! 

Si tu étais un héros ou héroïne lequel souhaiterais-tu incarner? 
Pour le coup, je serais un homme : Hercule Poirot ! Le personnage créé par Agatha Christie est tellement fascinant et choupie... J'ai son intelligence et je trouve tellement drôle son caractère. 

Vas-tu voir au cinéma les adaptations de romans/bd? 
Je ne vais pas au cinéma, mais j'aime regardé des adaptations en DVD ou en streaming sur Netflix par exemple. 

Combien de livres te restent-ils à lire dans ta PAL? 
Beaucoup trop... un peu plus de 100 je pense. Mais je ne tiens pas un vrai compte de ma PAL car je ne me stresse pas d'avoir ces livres à lire ; au contraire, cela me montre les centaines d'heures de lecture que j'ai et qui me font comprendre que je ne manquerai jamais de lecture. 

Combien de temps peux-tu rester sans lire?
Je lis quelques pages minimum chaque jour, parfois je vais pouvoir lire une centaine de pages par jour et d'autres une vingtaine... étant maman célibataire très occupé, je lis quand je le peux mais souvent le matin avant le réveil de ma poupette, quand elle fait une sieste ou le soir avant de dormir...


vendredi 20 mars 2020

(Lectures) Check-point, Jean-Christophe Rufin


Publié en 2015
Editions Gallimard










Face à l'horreur et à la complexité de la guerre, ces ballots de vêtements, ces colis de nourriture et ces boîtes de médicaments étaient tout simplement grotesques.

Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement. A travers des personnages d'une force exceptionnelle, Jean-Christophe Rufin nous offre un puissant thriller psychologique. Et l'aventure de Maud éclaire un des dilemmes les plus fondamentaux de notre époque. A l'heure où la violence s'invite jusqu'au cœur de l'Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l'action humanitaire ? Face à la souffrance, n'est-il pas temps, désormais, de prendre les armes ? 

⭐⭐⭐⭐

Jean-Christophe Rufin et moi, c'est une belle et grande histoire d'amour. 
Je l'ai découvert il y a plusieurs année avec son roman L'Abyssin que m'avait offert trois personnes qui malgré un bref passage dans ma vie, m'ont beaucoup marqué. J'avais tellement aimé, à l'époque ma lecture, que je n'ai jamais cesser de lire ses ouvrages. Et à ce-jour, le seul que je n'ai pas encore lu (mais il est dans ma Pile A Lire) c'est Le collier rouge... 

Mais revenons-en à Check-point. Comme toujours, je me suis précipité dans cette lecture, sachant déjà que j'allais passé un moment intense et riche en émotion. 
Ici, nous suivons Maud et quatre hommes, tous engagé dans un convoi humanitaire en Bosnie, alors en proie à la guerre. Nous connaissons tous ce conflit, malheureusement ! L'association pour laquelle ils travaillent est basé à Lyon. Tous se sont engagés pour une raison bien précise, qui n'est pas forcément louable et pas vraiment pour celle que l'on pense. Ce convoi avance, avec un objectif, qui va vite dévier, par la force des choses. Et, de point de contrôle (check-point) en point de contrôle, les personnalité de nos cinq personnages principaux va se révéler. 

Ce thriller, car il s'agit bien là d'un thriller comme Jean-Christophe Rufin sait les écrire, est tout simplement génial. Il a tenu sa promesse, m'a entraîné dans une aventure hors du commun, m'a montré les dessous de "l'humanitaire" et m'a fait passé par des sentiments aussi divers que la peur, la tension, le soulagement, l'incompréhension mais aussi la révolte et la tendresse... 
Je n'ai, une fois de plus, pas vu les pages défiler tant j'étais prise par ce récit. L'écriture est fluide, rythmée et d'une grande justesse. 
La maîtrise du sujet par l'auteur ne fait aucun doute, au vu de son passé professionnel. A la lecture de ce roman, j'avais en tête les images que j'avais vu à la télévision, lors de cette guerre et, qui avait marqué ma vie d'adolescente ! 
Dans les pages de ce roman, la guerre est bien présente tant par ce convoi humanitaire et son objectif, que par les check-point qui jalonne le récit. On le ressent aussi dans la personnalité et l'objectif des personnages, dans la peur qu'ils peuvent avoir... mais ce n'est, cependant, pas ce qui ressort en priorité de ce roman. 
Finalement, l'ouvrage aurait pu appartenir à n'importe quel conflit sur cette planète car il s'agit plus là de montrer les dessous des voyages humanitaires et la réelle personnalité de certains ! 
En conclusion, je vous recommande ce livre avec vigueur car non seulement Jean-Christophe Rufin est plein de talent et nous offre un thriller magnifique mais aussi pour le sujet, intéressant.


mercredi 11 mars 2020

(Lectures) Petit Mao, Jacques Baudoin

Publié en 2010
Editions JC Lattès








Nous naissons dans la douleur, nous mourons dans la douleur et, entre temps, qu'avons-nous fait ?

"He Zizhen me mit au monde en novembre 1932. Année du Singe. Les astrologues prétendaient jadis que les hommes-singes sont d'aimables vivants, insouciants et agiles. Tout le contraire de moi. Je suis né à Tingzhou, dans l'ouest du Fujian, petite ville presque tropicale au bord d'un fleuve boueux. Le parti communiste y avait relégué mon père Mao pour des motifs que je parvins à élucider plus tard. En me découvrant, eut-il ce sourire que l'on voit sur ses portraits qui ont envahi nos villes jusqu'à l'écœurement ? J'en doute. On m'appela Mao Xiao, Petit Mao." Fondé sur une connaissance approfondie de l'histoire chinoise, servi par une écriture inspirée, Petit Mao réussit à faire entendre la voix d'un enfant puis d'un homme confronté au mystère de son identité et à l'absurdité de la vie. 

⭐⭐⭐⭐⭐

C'est extrêmement confiante que je décidais de lire ce roman, chaudement recommandé par une amie. Et je vous assure que ce livre à comblé mes espérances. 

Tout d'abord l'histoire. 
Nous suivons les pas de Mao Xiao, fils biologique de Mao Zedong, qui fut adopté à l'âge de deux ans par Wang Yi. Tout au long du roman, nous accompagnons Petit Mao dans sa recherche : celle de ses parents et surtout, celle de lui-même. Car le jeune homme n'aura de cesse de vouloir trouver celui qu'il est réellement, et non pas celui qu'il croit être. 
Car oui, Petit Mao est obnubilé par son père, Mao Zedong, qui est un homme terrible, méchant et sans aucune attention (comme nous le découvrirons dans ces pages). A travers l'histoire de Mao Xiao, c'est l'histoire de la Chine des années 30/70 que nous conte l'auteur. 
Nous y découvrons la bataille sanglante entre les nationalistes et les communistes, qui s'allieront un temps, face aux Japonais. 
Nous y vivrons la fondation de la République populaire de Chine, dont il sera le président (le dictateur, oui !). 

Ensuite, les personnages. 
J'ai vraiment beaucoup aimé le jeune Mao Xiao, qui malgré ce qui se passe dans son pays, malgré les échecs qu'il rencontrera, à toujours su garder courage. Il est quelqu'un de passionné, comme son père adoptif, mais c'est aussi un intellectuel ouvert. 
Avec lui, c'est la Chine que je parcourais, c'est une autre culture, un autre peuple que je découvrais. 
Wang Yi, le père adoptif aimant du Petit Mao, est en quelques sortes le père idéal : attentionné, respectueux, courageux, prêt à tous les sacrifices pour ce fils qui n'est pas de son sang, mais qu'il aime par-dessus tout. Il se fera aussi professeur, afin de faire connaitre et respecter à son petit Mao Xiao, des valeurs... 

Enfin, la plume de l'auteur. 
Je ne connaissais pas du tout Jacques Baudouin, mais c'est une très belle découverte. 
Certes son écriture est dense mais elle est aussi immensément poétique, cristalline. 
La plume de l'auteur était une vrai mélodie à mon oreille. Son écriture m'a entraîné dans le récit, auprès de Petit Mao, elle m'a charmé. 
C'est un magnifique livre, qui malgré ses 250 pages (un petit roman) est très puissant et marquant. Oui ce livre m'a accompagné et m'accompagnera encore longtemps, tant par le récit que par le style de Jacques Baudouin. Vous l'aurez donc compris, c'est pour moi un coup de cœur... 
Un roman exceptionnel, vivant, éblouissant.


mardi 3 mars 2020

(Lectures) Rebecca, Daphné du Maurier

Publié en 1971
Editions Le Livre de Poche








Si seulement on pouvait inventer quelque chose, dis-je vivement, qui conserve un souvenir dans un flacon, comme un parfum, et qui ne s'évapore, ne s'affadisse jamais. Quand on en aurait envie, on pourrait déboucher le flacon et on revivrait l'instant passé.

Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ? Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d'évocation du texte originel et en révéler la noirceur.

⭐⭐⭐⭐


Rebecca.... 
Cela faisait des années que l'on me conseillait la lecture de ce roman, cité comme l'un des chefs d’œuvres de la littérature anglaise. Pourtant, toujours dans mon esprit de ne pas faire comme tout le monde 😉, je n'arrivais pas à me décider, bien que je sois une amatrice de la littérature anglaise. 
Il aura fallu une lecture commune avec deux autres passionnées de littérature, pour que je me lance enfin.

A l'ouverture du roman, j'avais peur. Oui, mais peur de quoi ? De ne pas aimer ce monument de la littérature ? De m'ennuyer ? Une chose est certaine, ce n'est pas le nombre de pages qui m'effrayais, car vous le savez, j'aime les pavés, j'aime me lover dans les pages et partir pour un long voyage avec des personnages qui m'accompagneront un bon moment. 
Je me suis donc lancé et comme ce fut une belle découverte. 

Ce qui m'a le plus marqué dans ce roman et qui m'a, je dois bien l'avouer, le plus plu, ce fut l'ambiance oppressante, sombre, mystérieuse de ce récit. Je me suis fait happer par celle-ci et il était difficile pour moi de sortir de l'état dans lequel j'étais plongée à cette lecture. Je n'avais qu'une envie, lorsque je refermais le livre, c'est de le rouvrir, de retrouver cette atmosphère pesante (non, non, je vous assure, je ne suis pas sérieusement atteinte !). 
La plume de Daphné du Maurier m'a beaucoup plu. Certes, je l'ai trouvé moderne et fluide, mais en même temps très poétique, très forte, intense. Je me sentais comme un personnage, que personne ne voyait, mais qui assistait à tout, comme une petite souris , dans un coin de la pièce. 

Que dire de l'histoire en elle-même et des personnages ? 
Maxim, ce très cher Maxim. Le veuf de la dite Rebecca, tout juste remarié. Il m'obsédait réellement. Parfois il m'attendrissait, parfois je le trouvais mauvais, égoïste, méprisant. Mais je le trouvais tellement mystérieux, je voulais toujours en savoir plus, le retrouver... 
La nouvelle épouse, notre narratrice, dont on ne connait ni le nom ni le prénom semblait bien juvénile, sans expérience, un tantinet agaçante par sa gaucherie et sa timidité. Pourtant, je ressentais de la compassion pour elle, qui vit comme un fantôme fasse à la femme qui elle est morte mais tellement vivante dans cette bâtisse et pour tout les protagonistes. 
Et que dire de l'exécrable Mme Danvers, la gouvernante de feu Rebecca qui est littéralement abjecte, rejetant et terrorisant la timide narratrice et nouvelle épouse du maître. 
Outre les personnages forts et terriblement envoûtants, l'histoire est passionnante et mystérieuse. L'auteur nous distille petit à petit des informations, des faits, des anecdotes, nous invitant à essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé à Manderley. J'ai aimé la façon dont Daphné du Maurier nous raconte cette histoire, même si malheureusement la fin me laisse un goût amère dans la bouche, car j'ai encore de nombreuses interrogations ; et là, je me suis dit qu'une suite aurait été nécessaire ou bienvenue. 
C'est cette fin qui fait que cette lecture n'est pas un coup de cœur, mais une très belle lecture. 

Je suis vraiment très contente d'avoir enfin lu ce roman, d'avoir partager cette lecture avec deux lectrices formidables : Belledenuit et Katrin
Et j'ai déjà hâte de lire un nouvel ouvrage de l'auteur et de continuer à la découvrir. 


jeudi 2 janvier 2020

(Lectures) L'appel de la forêt, Jack London

Publier en 1986
Editions Le Livre de poche











Tuer ou être tué, manger ou être mangé, telle était la loi: et à ce commandement, venu du fond des Temps, il obéissait.


« L'Appel de la forêt » est le livre le plus célèbre de Jack London, celui qui lui valut une immense renommée dès sa première publication en 1903. Roman du Grand Nord, né de sa vie de chercheur d'or au Klondike, l'histoire du chien Buck a bouleversé des générations de lecteurs. Mais au-delà du roman d'aventure, London affirme ici sa vision du monde, où l'hérédité sauvage triomphe de la civilisation corruptrice. 

⭐⭐⭐⭐

Dans ce court roman, nous suivons Buck un chien qui vivait auprès de la famille d'un juge en Californie. 
Sa vie n'était faites que de balades, de douceurs, de soleil et de repas fréquents et conséquents. Mais un jour, il est enlevé et emmené dans la Grand Nord, où la ruée vers l'or attire bon nombres d'hommes à la recherche d'un filon qui le rendra riche. 
Commence alors pour Buck une vie difficile, tant par la rudesse de la région, que par la brutalité des hommes et de la nature. Il devient chien de traîneau et contre toute attente, y prend goût. Lui qui était auparavant un chien domestique ressent bien vite l'appel de la forêt. 

Buck est un chien auquel je me suis rapidement attachée malgré sa violence parfois. Mais à dire vrai, il n'a pas vraiment le choix. Il s'agit là pour lui de survivre et pour cela, il doit vaincre pour ne pas être vaincu, il doit tuer pour ne pas être tuer. J'ai vraiment beaucoup aimé le suivre dans ses aventures (nombreuses) et j'avais bien souvent le cœur qui battait la chamade lors de certaines scènes où l'angoisse était palpable et où la vie de Buck était en jeu. 

Comme j'ai aimé la plume de Jack London qui sait si bien décrire, avec justesse et poésie, la beauté de la nature mais aussi sa férocité. On saisit alors d'autant plus cet appel que Buck ressent et auquel il n'échappera pas. 
Je n'ai pu m'empêcher de penser que par ce récit, Jack London faisait le parallèle avec la vie des Hommes devant succomber aussi à l'appel de leur nature profonde pour survivre dans un monde où violence et pouvoir sont au cœur de tout (ou presque). Un récit magnifique que je ne peux que vous encourager à découvrir.